Malgré les efforts fournis par les médias internationaux dans la région, il existe de vastes zones d’ombre. Peu nombreux sont les journalistes, photographes et chercheurs qui ont eu le courage de se rendre sur le terrain. Ces médias récupèrent pour la plupart des informations à distance, qui sont souvent filtrées par des choix politiques. En raison de ce brouillard d’information et de censure, les réalités sont souvent déformées ou mal interprétées. Malgré les informations présentées sur la situation actuelle, il est impossible de saisir pleinement les vécus et les réalités sociales, géographiques, conflictuelles et la situation catastrophique de ce qui se passe dans l’Azawad.
Le monopole médiatique et d'analyse est souvent attribué aux étrangers ou aux médias gouvernementaux locaux. Toute information qui n’a pas été certifiée par ces derniers n’est pas considérée comme valide, passe inaperçue, est méprisée ou est perçue comme de la propagande. Il est nécessaire de confronter la réalité à la version des gouvernements autocratiques et aux analyses de certains "experts" invités fréquemment par les médias, qui ne parlent souvent qu'en tenant compte des intérêts géopolitiques et économiques de leurs pays respectifs, ainsi que de leurs intérêts propres. Ces analystes ne reflètent pas toujours les réalités et dénaturent souvent les perspectives locales. Divers spécialistes et médias ne sont pas en mesure de présenter la réalité de certains faits ou actes par méconnaissance ou par peur de déplaire à certains États africains. Ceux qui exercent correctement leur métier sont souvent déclarés persona non grata, emprisonnés ou expulsés.
La réfutation et l’occultation des réalités dans l’Azawad ont créé un cercle vicieux de problèmes. Il est nécessaire d’adopter une approche qui met en lumière certaines contre-vérités relayées autour des causes originelles locales. La négation de ces réalités maintient la zone dans un état de semi-paix et de guerre récurrente.
Il est primordial de fournir des informations précises sur les réalités historiques, géopolitiques, socio-économiques, ainsi que sur les aspirations autonomistes locales et les violations des droits de l’homme, ainsi que sur tous les actes terroristes commis en ce moment par la junte malienne, Wagner, les milices de Bamako, Al-Qaïda et l’État islamique.